Grandir une allergie à la fois

Le 23 septembre 2021

« Pour beaucoup, c’est très banal d’avoir des allergies alimentaires mais quand c’est ton enfant, tu mesures l’impact hors du commun sur le quotidien. Alors quand la rentrée scolaire pointe le bout de son nez, c’est très insécurisant. » nous confie Julie, la maman de Lou.


« Pour beaucoup, c’est très banal d’avoir des allergies alimentaires mais quand c’est ton enfant, tu mesures l’impact hors du commun sur le quotidien. Alors quand la rentrée scolaire pointe le bout de son nez, c’est très insécurisant. » nous confie Julie, la maman de Lou.

Rentrée 2021 : Lou entre en 1ere année. Le nombre de ses allergies alimentaires est passé de 14 à 3 ces dernières années. Certaines ont disparu naturellement. Pour d’autres comme l’arachide, il a fallu passer par la désensibilisation à la clinique d’immunothérapie orale (CITO). Bien que Lou soit un petit gars bien heureux de reprendre le chemin de l’école, la rentrée pour sa maman reste un défi de taille.

Comme beaucoup de parents d’enfants allergiques, Julie doit être constamment vigilante et lorsqu’elle n’est pas avec lui, elle doit compter sur la vigilance des autres. C’est ainsi que le matin de la rentrée, elle s’est arrangée pour que les lunchs et collations de Raphael, le fils de sa voisine, qui s’assoit à coté de Lou dans le bus, ne contiennent pas d’allergènes. Elle devra aussi communiquer avec le chauffeur du bus scolaire, l’enseignante de son fils, les éducatrices du service de garde, les infirmières et intervenantes scolaires et même les parents des autres enfants de la classe. C’est avec chacune de ces personnes que Julie devra parler pour être certaine que des actions de sensibilisation soient posées afin d’éviter tout choc anaphylactique pouvant mettre sa vie en danger.

Mais la rentrée n’est qu’une étape parmi d’autres dans la vie remplie d’allergènes d’enfants comme Lou. En effet, du haut de ses 6 ans, Lou a déjà une longue histoire avec les allergies alimentaires. « Avant que nous rencontrions l’allergologue vers ses 2 ans, même si nous avions identifié certains aliments qui le rendaient très malades, on ne se doutait pas des risques que nous lui faisions courir. Quand je repense à ce voyage au Maroc qu’on a fait alors qu’il avait 18 mois, je me dis qu’on a pris des risques considérables sans le savoir et sans avoir d’EpiPen. »

En effet, eczéma, vomissements, toux, étouffement, ou urticaire ne sont que quelques-uns des symptômes avec lesquels ses parents doivent composer depuis sa naissance. Ce n’est qu’à l’âge de 2 ans que le diagnostic est posé. Lou est allergique à l’arachide, la carotte et le kiwi. Bien qu’à cet âge d’autres allergies alimentaires se soient développées, les parents de Lou, avec l’aide de l’allergologue, se mettent alors en mode solution, s’organisent et trouvent des alternatives permettant à Lou de vivre presque comme n’importe quel autre enfant. « Une fois les allergènes identifiés et évités, tout était sous contrôle. Toutefois, partout où on allait on apportait notre lunch. On devait aussi informer constamment tout notre entourage et faire comprendre que ce n’est pas la quantité d’un aliment qui peut tout faire basculer en à peine 15 minutes mais sa simple trace sur un ustensile utilisé dans la réalisation d’un gâteau par exemple. »

« Bien sûr on a trouvé des alternatives. Mais j’en avais gros sur le cœur quand je voyais ses yeux s’embrouiller à la vue d’une pâtisserie, friandise ou crème glacée qu’il ne pouvait pas savourer avec les autres lors d’événements sociaux ou lorsqu’un restaurant nous refusait parce qu’on apportait le repas de notre fils avec nous. »

Heureusement, depuis sa première désensibilisation à l’arachide, la vie de Lou est plus douce et par le fait même, celle de toute sa famille. Depuis cet été, Lou a même pris l’habitude de poser des questions sur les aliments qui lui sont offerts. Il peut désormais aller à la boulangerie, avoir accès à un vaste choix de céréales et de barres tendres. Aussi, depuis cet été, Lou peut désormais aller à la crémerie, choisir sa crème glacée et même son trempage. Prochaines étapes : la désensibilisation à la carotte puis au poisson, mais là Lou est moins pressé!


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